30 novembre 2011

On ne rigole pas avec les stagiaires !

Lorsqu’un jeune étudiant ou une jeune étudiante débarque en entreprise pour faire un stage, on assiste parfois à deux extrêmes. Soit c’est un boulet, soit ça dépote grave, et le stagiaire est aussi efficace qu’un employé, et parfois même plus. C’est ce deuxième aspect, souvent oublié, que je vais aborder ici.

Le stagiaire efficace est à solliciter avec attention

  • Parce qu’il est stagiaire, l’employeur peut être amené à lui en demander beaucoup : c’est le phénomène du “stagiaire exploité”, qui travaille autant ou plus que les autres (mais qui n’est bien entendu pas payé pareil, hein, ce serait trop beau. Bref.).
  • Parce qu’il est stagiaire et efficace, il a généralement envie d’apprendre. Donc il accepte ce qu’on lui demande de faire, il le fait, et ne se sent pas particulièrement “exploité”.
Jusque là, TOUT VA BIEN. L’employeur est content de disposer d’un collaborateur efficace à moindre coût, et le stagiaire est content de réaliser un stage où il ne s’ennuie pas et où, potentiellement, il apprend beaucoup. C’est pas beatiful ça, hein?

Sauf que certains éléments semblent très souvent échapper aux employeurs...

  • un stagiaire n’est jamais là pour très longtemps (3 à 6 mois en général, parfois un peu plus...)
  • un stagiaire peut quitter son poste plus facilement qu’un employé (même si les conventions de stage sont des contrats à part entière qui peuvent donc comporter des clauses spécifiques sur ce point, il est toujours plus simple de claquer la porte quand on est stagiaire. En plus, le stagiaire étudiant n’a pas les mêmes contraintes qu’un employé, comme payer son loyer et tutti quanti, car ses parents sont potentiellement encore là pour l’aider au quotidien)
  • les conventions de stage ne contiennent pas forcément des clauses de confidentialité (je parle d’expérience)

Résultat ?

  • certains employeurs n’anticipent absolument pas le départ du stagiaire (qui peut être précipité). Par conséquent, tous les sujets qu’il prenait en charge ne peuvent pas être repris, par manque de compétences (syndrome du stagiaire “geek” qui développe des macros VBA qu’il est le seul à pouvoir maintenir) ou manque de temps (un stagiaire est souvent aussi efficace qu’un employé au bout de quelques mois, et parfois certaines missions qui lui sont confiées sont du niveau d’un employé, donc cela supposerait de créer un poste).
  • certains stagiaires sont parfois en possession d’informations confidentielles alors qu’ils ne sont pas engagés par une clause de confidentialité, ce qui n’est quand même pas l’idéal en terme de gestion du risque.
  • les stagiaires n’ont pas forcément accès à certains modules de formation ayant une finalité de sensibilisation sur des problématiques de conformité ou de sécurité, ce qui pose encore ici le problème de la gestion du risque.
Sans doute certains employeurs, ravis de leurs stagiaires, sont persuadés que ces derniers accepteront leurs propositions d’embauche à bras ouverts, ce qui justifie la non anticipation de leurs départs.

Mais le stagiaire est parfois à la recherche d’autre chose après son stage...

  • se faire embaucher après son stage n’est pas facile à vivre, vis à vis des autres employés de l’entreprise. Il faut se faire une place et se détacher de l’image du stagiaire  pour être considéré comme un employé comme un autre.
  • un stagiaire peut aussi avoir envie d’aller voir ailleurs ! Et découvrir d’autres entreprises, d’autres modes de fonctionnement, d’autres cultures... Et puis le stagiaire peut en avoir raz le bol !
  • heu... un stagiaire peut tout simplement avoir envie de poursuivre ses études et ne pas commencer à travailler tout de suite !
Du coup, si vous êtes amenés à solliciter un stagiaire dans votre travail, restez attentif. Il est important de rester à l’écoute de ses projets, et de bien contrôler ce qui est fait (attention, rien de péjoratif dans le terme “contrôler”) pour s’assurer que tout ce qui est mis en place peut être maintenu si ce dernier est amené à quitter l’entreprise.

6 commentaires:

  1. Dans mon premier job, un gars est subitement passé de statut de stagiaire longue durée à cadre sup, responsable d'un projet assez énorme. Dur, dans l'esprit des autres salariés, de s'adapter à ce changement (toujours l'envie de le considérer comme le petit stagiaire, et de le chambrer en conséquence).

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  2. Je te conseille la bd de Yatuu, niveau exploitation de jeune stagiaire innocent, c'est le summum!

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  3. @jeremy : le saut entre les deux statuts est important en effet.

    @jeshka : rooh je connaissait pas, je vais voir ça de suite!

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  4. comme dis si bien mon prof de management: la confiance n'exclu pas le controle..

    en tous, cas c'est vrai les stagiaires sont souvent exploités.. moi j'ai deux stages a trouver pour l'an prochain, je sais que ça va etre galère..

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  5. Ah j'ai toujours galéré pour trouver un stage. Même pour mon stage de fin d'études, après quelques mois, la fille qui m'avait fait passé l'entretien m'a dit: "bon pour être honnête tu avais été mauvais"...
    Bon courage!!

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  6. Et pour le cas d'un stagiaire super motivé mais malheureusement malade pendant quelques jours, trop pour bouger de chez lui et ramener un certif médical en temps et en heure, qui se fait mettre à l'écart, considérer comme un gland et qui ne mérite aucune attention, même pas un bonjour, que des questions du style vous sentez-vous utile à son retour, et qui par ce genre de comportement perd toute forme de motivation si ce n'est le rapport de stage à la fin...Pour ce stagiaire quelqu'un à une explication ?

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